Le système Kadyrov : vers une stabilisation permanente en Tchétchénie?

Analyses politiques et sociales.
Le système Kadyrov : vers une stabilisation permanente en Tchétchénie?

Photo: Kremlin.

Un petit dragon a été élevé par le Kremlin. Maintenant, ils doivent le nourrir. Sans quoi il crachera du feu.

— Anna Politkovskaya, 2004.

Confortablement installé dans son manoir à Tsentrovoi, épaulé du soutien presque aveugle de Vladimir Poutine, on dit de Ramzan Kadyrov, président tchétchène, qu’il règne en maître absolu sur la Tchétchénie. Ayant pris de facto la tête de la république après la mort de son père Akhmad Kadyrov (mufti et ancien leader indépendantiste qui a combattu avec les Russes contre les islamistes), Ramzan a acquis une popularité inespérée. Très actif sur les réseaux sociaux, il cumule plus de 1,6 million d’abonnéEs Instagram et fait souvent les manchettes internationales de par son autoritarisme et son opulence qui rappellent les monarques de la fin du Moyen-Âge.

Pour Poutine, la stabilisation de la république, sa « mission historique » et l’une des promesses auxquelles il doit son élection en 2000[1], est primordiale, même si cela signifie donner carte blanche à Kadyrov. Le bourbier tchétchène dans lequel s’est empêtrée la Russie, deux fois plutôt qu’une dans les années 1990, a laissé une population désarçonnée nageant entre le marasme économique généralisé et l’islamisme antirusse. Le rétablissement de l’intégrité territoriale de la Russie se trouve donc au sommet de la liste de priorités à Moscou, sans quoi une contagion de toute la région du Caucase est non seulement probable, mais presque inévitable.

Première guerre de Tchétchénie (1994-1996)

1ère guerre de Tchétchénie, déc. 1994. Photo : Mikhail Evstafiev

La première guerre de Tchétchénie (1994-1996) fut une débandade complète pour la Russie. Alors qu’au Kremlin on pensait prendre la capitale de Grozny « en deux heures avec un bataillon de parachutistes », la Russie avait, comme maintes fois au cours des siècles précédents, sous-estimé la ténacité des combattants tchétchènes. Ces derniers reprendront la capitale en deux jours, ce que l’armée russe a mis trois mois à accomplir[2]. La guerre a duré deux sanglantes années, et s’est terminée en une honte nationale pour la nouvelle Fédération russe, qui, en plus d’avoir massacré des dizaines de milliers de Tchétchènes, a aussi sacrifié des milliers de soldats et englouti des sommes considérables.

Lors de la seconde guerre de Tchétchénie, qui débute en 1999, au même moment environ où Poutine est nommé premier ministre par Boris Eltsine, les forces russes sont beaucoup mieux préparées que lors de la première guerre. Les objectifs sont rapidement atteints, mais les dommages en vie et en matériel du côté tchétchène sont énormes. L’armée russe s’adonne à de multiples exactions: bombardements de villes non défendues, attaques délibérées sur des civils, pillages et détentions arbitraires, entre autres. Ces actions sont décriées par plusieurs ONG[3], mais étrangement par très peu de gouvernements occidentaux. Bref, ne souhaitant pas reproduire la défaite de 1996, le Kremlin change de méthode en vue de pacifier durablement la république rebelle et y implante un nouveau système selon le principe de « tchétchénisation » du conflit.

La politique de « tchétchénisation » : source du pouvoir du clan Kadyrov

Appliquée presque aussitôt que le Kremlin eut fait main basse sur Grozny en 2000, la politique de tchétchénisation est à la base du pouvoir des Kadyrov. Il s’agit en gros de remplacer les élites russes aux postes importants par des Tchétchènes dont on s’est assuré la loyauté envers Moscou. Cela représente un virage clair par rapport aux méthodes utilisées à l’époque de l’URSS, où l’on faisait tout pour retirer les Tchétchènes du processus décisionnel. Ainsi, en 1999, alors que Akhmad Kadyrov et les frères Yamadaev abandonnent Goudermes aux troupes russes sans combattre, le président Poutine voit en Kadyrov le candidat idéal pour implanter sa stratégie[4]. « Avec […] l’installation au pouvoir de ces collaborateurs tchétchènes, Vladimir Poutine peut parler du conflit en Tchétchénie en termes de conflit civil ou de conflit intratchétchène[5] ». Ce faisant, la présence physique de l’armée russe n’est plus nécessaire et le Kremlin peut se contenter de laisser les Tchétchènes faire le travail. Le remplacement des élites russes pour des Tchétchènes loyaux, parallèlement à un transfert des fonctions des « ministères de la force[6] » vers les Kadyrovtsy, a permis de réintégrer la république à l’intégrité territoriale russe, et Moscou y a fait reconnaitre sa souveraineté tout en préservant une part d’indépendance au gouvernement local[7].

Comptant près de 50 000 combattants dont la loyauté est exclusive à Kadyrov, le groupe des Kadyrovtsy représente une véritable armée professionnelle, probablement la mieux entraînée de Russie[8]. Ces bataillons sont utilisés par le Kremlin pour la « pacification » de la république, et pour des missions à la légitimité douteuse[9]. Malgré une instabilité plus forte ailleurs au Caucase, la Tchétchénie reste la seule république autorisée à avoir ses propres forces paramilitaires[10]. Lorsqu’elles ne proviennent pas du clan rapproché de Kadyrov[11], les recrues des Kadyrovtsy viennent directement des groupes insurgés. L’amnistie approuvée par le Kremlin et les liens qui existent entre Kadyrov et nombre de rebelles ayant combattu avec lui auparavant ont certainement joué[12]. Pour ce qui est des récalcitrants, les menaces, voire les enlèvements de membres de leur famille ou de leur clan, et les promesses d’un salaire et d’autres commodités ont permis de s’assurer de leur loyauté. Ainsi, déjà en 2003, on estimait qu’entre deux tiers et trois quarts des Kadyrovtsy étaient d’anciens rebelles[13].

Carte de la Tchétchénie en Russie.

La Tchétchénie (région du Caucase) est une république de la Fédération russe.

Finalement, la tchétchénisation de la république aura permis un niveau de contrôle et de stabilisation inatteignable par l’armée russe. Aussitôt le flambeau passé aux Kadyrovtsy, la qualité et l’efficacité de la contre-insurrection ont augmenté de façon fulgurante. Les violations de droits de la personne (exécutions sommaires, torture, viols, extorsion) ont également augmenté, mais de façon plus sélective. Lorsque l’armée russe matait la contre-insurrection, beaucoup d’atrocités étaient commises arbitrairement sur l’ensemble de la population tchétchène, sans discrimination quant à l’implication dans les groupes rebelles ou non. Ainsi, tous les Tchétchènes pouvaient être faussement identifiés comme « terroristes » ou « bandits ». Dans le cas des Kadyrovtsy, puisqu’ils sont tchétchènes et qu’ils ont, la plupart du temps, combattu avec les rebelles, ont plus de facilité à les repérer, à s’en prendre directement à leur famille ou à les éliminer. Les moyens utilisés n’en sont pas moins brutaux et sont essentiellement identiques à ceux de l’armée russe, mais circonscrits à certaines catégories de personnes. Bref, si peu orthodoxes que l’on puisse qualifier ces méthodes, elles ont toutefois porté leurs fruits : dès 2004, le noyau des insurgés était largement anéanti et un changement de tactique s’est opéré. On passait de la guérilla aux attentats-suicides, ce qui confirmait l’incapacité de poursuivre efficacement les combats. Le recours aux attentats-suicides marque aussi le désespoir des rebelles et un déclin significatif de leur appui populaire[14].

Un régime quasi féodal

Plusieurs observateurs ont qualifié de « quasi féodale » la nouvelle verticale du pouvoir imposée à la Tchétchénie, qui s’illustre avec éloquence dans le surnom de « Roi Ramzan » donné à Kadyrov par l’armée russe[15]. Que l’on parle de sa collection d’animaux exotiques, de ses voitures de haute performance ou de ses somptueux manoirs[16], Kadyrov incarne un mélange de noblesse féodale avec le jetset des princes saoudiens[17]. Monopolisant le pouvoir en Tchétchénie, il n’hésite pas à confronter quiconque s’oppose à lui, qu’il s’agisse d’un journaliste… ou de l’armée russe! À ce sujet, on se rappellera sa déclaration à propos des Kadyrovtsy, autorisés à tirer sur tout soldat russe se trouvant en sol tchétchène, sans en avoir l’autorisation[18].

Enfin, la verticale du pouvoir fait contraste avec les traditions politiques tchétchènes. Le culte de la personnalité voué à Kadyrov, comme son extravagance et son pouvoir démesuré[1], rompent manifestement avec les mécanismes décisionnels horizontaux et décentralisés. Si Kadyrov conserve des éléments traditionnels, son règne contribue néanmoins à l’érosion des traditions millénaires tchétchènes[19]. C’est cependant, aux yeux d’une majorité d’habitants, un moindre mal considérant les traumatismes des dernières décennies et la relative reprise économique qui a lieu présentement [20].

Moscou achète la paix

En offrant son soutien au clan Kadyrov, Poutine comptait surtout sur la stabilisation de la république. La carte blanche donnée aux autorités tchétchènes pour rétablir l’ordre[21] — dont le corolaire est l’aveuglement systématique face aux débordements de Kadyrov — et les faramineux transferts budgétaires pour la reconstruction de la république souvent détournés au profit de Kadyrov l’illustrent.

Poutine rencontre Kadyrov. Source: Kremlin.

Poutine rencontre Kadyrov. Source: Kremlin

Aveuglement systématique

Si l’on pense aux multiples éliminations de rivaux en Tchétchénie, en Russie et même en Autriche[22], rarement Poutine n’a condamné les gestes de Kadyrov. L’élimination des frères Yamadaev[23] en 2008 n’a pas déplu à Poutine, car cela représentait l’accomplissement de sa politique de tchétchénisation, centralisant les derniers morceaux du pouvoir autour de Kadyrov[24]. Mis à part les frères Yamadaev, pratiquement tous les anciens hauts fonctionnaires tchétchènes ont été écartés ou assassinés[25]. On peut comprendre l’absence de réaction de Poutine par le fait que ces Tchétchènes entravaient la centralisation du pouvoir. Les assassinats les plus notoires sont, par contre, certainement ceux de la journaliste Anna Politkovskaya et de l’activiste des droits de la personne Natalya Estemirova, deux des plus féroces critiques de Kadyrov[26]. Les accusés pour le meurtre de Politkovskaya, tous tchétchènes, ont été condamnés par le tribunal récemment, sans toutefois que celui-ci en révèle le commanditaire[27]. La journaliste a d’ailleurs écrit extensivement sur les abus perpétrés par les Kadyrovtsy et sur les dessous de la tchétchénisation. Kadyrov l’a même qualifiée en 2004 d’ennemie pire que Shamil Basaev, le chef des rebelles et le cerveau derrière la prise d’otage de Beslan[28].

Ce ne sont ici que quelques exemples, la liste d’opposants éliminés est longue. Si l’on ajoute à cela le meurtre de Boris Nemtsov, assassiné par des Tchétchènes soupçonnés d’être liés à Kadyrov[29], on voit à quel point le statut de la personne importe peu. Ainsi, Kadyrov conserve le pouvoir et l’approbation de Poutine, laissant croire qu’il ne changera pas ses méthodes.

Le budget tchétchène : gracieuseté d’Allah

L’extravagance des dépenses de Kadyrov soulève des questions sur la provenance de ces fonds, vu le marasme économique dans lequel se trouve la Tchétchénie. Lorsqu’on l’interroge sur la question, il préfère dire que l’argent lui a été « donné par Allah[30] ». En vérité, Kadyrov s’enrichit de deux façons. La première : les transferts de Moscou. Sur ce sujet, un rapport d’Ilya Yashin sur le régime de Kadyrov[31] retrace l’ampleur des fonds transférés. De 2001 à 2014, plus de 464 milliards de roubles lui ont été alloués et depuis 2004, la Tchétchénie reçoit environ 59 milliards par année. En outre, 90 % du budget total provient directement de Moscou. Malgré tout, 180 000 Tchétchènes vivent toujours sous le seuil de pauvreté à cause des détournements de fonds et de la corruption endémique[32].

Deuxième source d’enrichissement : la fondation Akhmad Kadyrov[33]. Son trait principal étant l’opacité, difficile de connaître exactement la provenance de cet argent. On dit de cette fondation qu’elle représente le portefeuille personnel de Kadyrov, ce qui explique peut-être pourquoi peu d’experts osent enquêter sur ses pratiques frauduleuses, par peur de représailles. La fondation sert surtout à centraliser le contrôle de l’économie aux mains d’hommes d’affaires qui gravitent autour de Kadyrov. De plus, une bonne part du financement provient des cotisations mensuelles obligatoires pour la population[34]. En définitive, malgré ses supposées fonctions caritatives, elle sert plutôt à faire vivre Kadyrov. La fondation paye aussi grassement (à hauteur de millions d’euros) les visites de célébrités, dont Mike Tyson, Steven Seagal et Jean-Claude Van Damme, mais jamais le ministère de la Justice n’a voulu y investiguer jusqu’à présent.

Conclusion

Le soutien de Poutine à Kadyrov est-il viable? Le jour où Poutine quittera le pouvoir, qu’adviendra-t-il du leader tchétchène? Ce sont des questions qui méritent d’être posées, et les réponses ne peuvent être définitives. Or, il semble que le soutien à Kadyrov ne saura durer éternellement, et qu’il s’essouffle peu à peu. Déjà, Dimitri Medvedev a vainement tenté de le mettre au pas, notamment par la nominations à des postes-clés de siloviki lui étant hostiles[35]. Apparemment, même Poutine commence à perdre patience. Le harcèlement des organisations des droits de la personne par Kadyrov le place dans une position délicate. Pour l’instant, Kadyrov comprend ce qu’il a à gagner en coopérant, et il reste, aux yeux du président russe, la clé du succès de la tchétchénisation. Le remplacer risquerait de replonger la république dans le chaos[36]. Le mandat de Kadyrov devait se terminer le 5 avril 2016, mais le Kremlin s’est empressé d’annoncer qu’il soutiendrait un autre mandat. De toute façon, peu d’options s’offrent à lui pour remplacer Kadyrov[37]. Il ne reste qu’à voir ce qui se passera si Poutine quitte le pouvoir. On sait qu’un mécontentement grandissant dans certains cercles du Kremlin pourrait poser problème pour Kadyrov, mais au bout du compte, l’éjecter de son poste signifierait aussi la fin de son régime, qui, bien qu’embarrassant, a quand même rempli les attentes sur plusieurs fronts. Bref, ce système qui tient à un seul homme est-il aussi stable qu’on le prétend? La question reste ouverte.

Références


[1] Yashin, Ilya. A threat to national security : An independent expert report. Moscou : Boris Nemtsov foundation for freedom & Free Russia, février 2016, pp. 12-13.

[1] Taylor, Brian D. « Putin’s ‘historic mission’ State-building and the power ministries in the North Caucasus ». Problems of Post-Communism, vol. 54, no. 6, 2007, pp. 3-16.

[2] Jean, François. « La nouvelle ‘guerre du Caucase’ ». Central Asian Survey, Vol. 16, No. 3, 1997, p. 417.

[3] Voir notamment Le Huérou, Anne et Amandine Regamey. « Massacre de civils en Tchétchénie ». Encyclopédie en ligne des violences de masses [En ligne], 2012.; Binet, Laurence (sous la dir. de). Crimes de guerre et politiques de terreur en Tchétchénie – 1999-2004, 2014, Médecins sans frontières.; Beaudoin, Patrick et al., Tchétchénie : crimes contre l’humanité. Un an de crimes impunis, FIDH & Centre des droits de l’Homme Mémorial, 2000.

[4] Russell, John. “Chechen elites: Control, cooption or substitution?”. Europe-Asia Studies, vol. 63, no. 6, août 2011, p. 1080.

[5] Lavoie, Sylvain. « Islam et insurrection dans le Caucase russe : Pour une relecture critique du conflit tchétchène ». Mémoire de maîtrise, Montréal, Université du Québec à Montréal, 2009, p. 107.

[6] Le terme « ministère de la force » (en russe silovye ministerstva) réfère aux entités étatiques détenant le monopole de la violence légitime en Russie telles que l’Armée, la police, le Service fédéral de sécurité (FSB), le ministère de l’Intérieur etc. Les haut-placés de ces agences sont souvent appelés siloviki dans le langage courant. Taylor, Brian D. Op. cit. pp. 4-5.

[7] Yaffa, Joshua. « Putin’s dragon: Is the ruler of Chechnya out of control? ». The New Yorker [En ligne], 8 février 2016.

[8] Vatchagaev, Mairbek. « With Putin’s blessing, Kadyrov continues to expand roles and missions of Chechen special forces ». North Caucasus Weekly [En ligne], 25 mars 2016.

[9] Pour prendre connaissance des activités des Kadyrovsty en sol tchétchène et ailleurs, voir Human Rights Watch. « Widespread torture in the chechen republic ». Human Rights Watch Briefing Paper for the 37th Session UN Committee against Torture, no. 2, novembre 2006, 18 p. ; Pohl, Michaela. “Anna Politkovskaya and Ramzan Kadyrov: Exposing the Kadyrov syndrome”. Problems of Post-Communism, vol. 54, no. 5, 2007, pp. 31-33.

[10] Vatchagaev, Mairbek. Op. cit.

[11] Selon les dires de Kadyrov lui-même dans une entrevue accordée à Politique Internationale : « en général des jeunes ; ils se composent de membres de ma famille, d’habitants de mon village, des fils et des frères de mes compagnons morts au combat. Ce sont, malgré leur jeunesse, des professionnels de haut niveau. » Ouvaroff, Nathalie. « Paroles du maître de la Tchétchénie – Entretien avec Ramzan Kadyrov ». Politique Internationale [En ligne], no. 123, printemps 2009.

[12] Pohl, Michaela. Op. cit. p. 33.

[13] Souleimanov, Emil. Op. cit. p. 105.

[14] Ibid. p. 107-108.

[15] Russell, John. “Chapter 12. Case study – Ramzan Kadyrov in Chechnya: Authoritarian leadership in the Caucasus”. dans Canter, David dir. The faces of terrorism : Multidisciplinary perspectives. Hoboken (NJ): John Wiley and Sons, 2009, p. 209.

[16] Ibid. p. 216.

[17] Russell, John. « Kadyrov’s Chechnya-template, test or trouble for Russia’s regional policy? ». Europe-Asia Studies, vol. 63, no. 3, mai 2011, p. 517.

[18] Ses mots exacts (traduits de la langue tchétchène) furent les suivants : « I would like to officially state: Open fire if someone from Moscow or Stavropol, it doesn’t matter, appears on your turf without your knowledge » et sont cités dans Barrabi, Thomas. « Chechnya’s security forces to ‘Open fire’ on Russian troops operating without permission, Ramzan Kadyrov says ». IBTimes [En ligne], 23 avril 2015.

[19] Soueimanov, Emil. Op. cit. pp. 96-97.

[20] Yaffa, Joshua. Op. cit.

[21] Russell, John. “Chapter 12. Case study – Ramzan Kadyrov in Chechnya: Authoritarian leadership in the Caucasus”. Op. cit. p. 221.

[22] Un procureur autrichien a condamné trois tchétchènes pour le meurtre d’Umar Israilov, un ex-garde du corps de Kadyrov devenu son opposant exilé en Autriche. Israilov avait formulé une plainte à une cour européenne des droits de l’Homme contre Kadyrov pour des kidnappings, des assassinats, et de la torture. Barri, Ellen. « 3 men convicted of killing opponent of Chechnya’s leader ». The New York Times [En ligne], 1 juin 2011.

[23] Sulim Yamadaev était, avec son frère Ruslan, à la tête du bataillon Vostok, une troupe d’élite de Kadyrovtsy souvent accusé de violation de droits humains à la disposition de l’armée russe, le seul avec le Zapad à n’être pas encore sous le contrôle direct de Kadyrov. Sulim fut éliminé peu après avoir publiquement opposé Kadyrov dans une émission de radio. Quant à Ruslan, il a été fusillé à bord de sa voiture blindée à Moscou en septembre 2008. Pasquier, Sylvaine. « À qui profite la mort d’un chef tchétchène en plein Moscou? », L’Express [en ligne], 25 septembre 2008.

[24] Ware, Robert. « Has the Russian federation been chechenised? ». Europe-Asia Studies, vol. 63, no. 3, 2011, p. 499.

[25] Pour une liste exhaustive des personnalités tchétchènes ayant été cooptés ou éliminés, voir Russell, John. “Chechen elites: Control, cooption or substitution?”. Europe-Asia Studies, vol. 63, no. 6, août 2011, p. 1074.

[26] Ibid.

[27] Deyeski, Mary. « Who really did kill Russian journalist Anna Politkovskaya? ». The Independent [En ligne], 13 juin 2014.

[28] Pour un récit détaillé du combat d’Anna Politkovskaya contre « le syndrome Kadyrov », voir Pohl, Michaela. “Anna Politkovskaya and Ramzan Kadyrov: Exposing the Kadyrov syndrome”. Problems of Post-Communism, vol. 54, no. 5, 2007, pp. 30-39.

[29] Un grand nombre d’articles de journaux a été écrit faisant écho à la thèse du meurtre commandité par Kadyrov, apparemment pour faire plaisir à Poutine. C’est toutefois l’un des seuls assassinats politiques auquel Poutine a fortement réagi. Pour ne citer que quelques articles : Tétrault-Farber, Gabrielle. « Quand le Tchétchène Kadyrov défie Poutine », La Presse [En ligne], 9 juillet 2015. ; Bennet, Marc. « Chechen leader Kadyrov ‘threathens whole of Russia’, opposition says ». The Guardian [En ligne], 23 février 2016. ; Oliphant, Roland. « Ramzan Kadyrov: Putin’s sniper in Chechnya ». The Telegraph [En ligne], 24 février 2016.

[30] Yaffa, Joshua. Op. cit.

[31] Yashin, Ilya. A threat to national security : An independent expert report. Moscou : Boris Nemtsov foundation for freedom & Free Russia, février 2016, 34 p.

[32] Ibid. pp. 20-22.

[33] Ibid. pp. 22-23.

[34] Évidemment, lorsque questionné à ce propos, Kadyrov soutient que la cotisation est purement volontaire. D’après le rapport cependant, selon le statut de la personne, un montant différent est prélevé. Pour un employé de l’État, c’est 10%, pour les employés du secteur privé, c’est autour de 30%, et les gens d’affaires donnent près de 50%. On comprendra que les gens d’affaires proches du pouvoir n’ont probablement aucune cotisation à payer.

[35] Leahy, Kevin Daniel. “Medvedev’s new administration, Putin’s new government: an uncertain outcome for Ramzan Kadyrov”. The Central Asia-Caucasus Analyst [En ligne], 24 juillet 2008.

[36] Russell, John. « Kadyrov’s Chechnya-template, test or trouble for Russia’s regional policy? ». Op. cit. p. 517.

[37] Litvinova, Daria. « Kadyrov to get another term, say Kremlin sources ». The Moscow Times [En ligne], 16 mars 2016.

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